Évaluer la progression des apprentissages et le degré d'acquisition des compétences des élèves pour les contenus à faire apprendre.
Lors de la troisième année de BAC 2015-2016, nous avons suivi un cours sur l'évaluation des apprentissages, qui nous mène à réfléchir sur notre vision de l'évaluation. Dès le premier cours, nous avons été invités à rédiger notre «identification», ce qui consistait à nous décrire en tant que penseur de l'évaluation. Pour moi, l'évaluation était une façon de voir là où les élèves sont rendus dans leur apprentissage. Lors de ces fameuses évaluations, les élèves devaient tout simplement refaire ce qu'ils avaient fait préalablement en classe avec les instructions concises de l'enseignant et toute l'aide nécessaire. Toutefois, lors de mes stages et de mes nombreuses suppléances, j'ai eu la surprise de constater que nous mettons nos élèves dans des situations parfois délicates puisqu' effectivement nous montrons en classe de la théorie et lors des examens très souvent nous donnons des situations problèmes qui sans jeu de mots donnent réellement des problèmes aux élèves.
Rendu maintenant en dernière année et j'ai eu ma classe pendant quasiment 2 mois et cela en fin d'année scolaire, soit durant la période d'examen, j'ai pu expérimenté à ma manière les évaluations. J'ai pu aussi vivre l'évaluation lors de cours à la maison que j'ai donnée. L'expérience que je veux partager avec vous est celle que j'ai vécue en décembre dernier avec une petite fille adorable qui s'était cassé la jambe et qui devait recevoir des cours particuliers à la maison vue son incapacité à aller à l'école.
J'ai fait de la théorie avec elle afin qu'elle poursuive normalement les apprentissages qu'elle devait faire d'ici Noël. Nous avons travaillé ensemble des notions de mathématiques ainsi que de français. Tout d'abord, en mathématiques, nous avons couvert 3 thèmes principaux tels que les fractions, les 4 opérations et les probabilités. Nous avons travaillé très fort et je me suis surprise à voir comment il m'était beaucoup plus facile de lui montrer la matière que je le pensais. Jamais auparavant je n’avais eu à montrer cette matière.
Lors de mon avant-dernière journée avec elle, je lui ai fait faire un petit examen afin de voir ce qu'elle avait acquis et ce qui restait à améliorer. J'ai fait en conséquence de ce que nous avions travaillé et de ce qu'elle devait avoir d'acquis un examen pour elle. J'ai fait l'examen préalablement avec elle, soit lors des activités que je lui présentais. Je n'est que repris des exercices en modifiant des données et le contexte. J'ai aussi rajouté des petits numéros afin de voir si elle était capable d'aller un peu plus loin. Bien sûr, je n'est pas fait valoir ces numéros. Je voulais tout simplement voir jusqu'où je pouvais pousser.
Voici de quoi ressemble l'examen que je lui ai présenté.
Au cours de mon parcours universitaire et de mes stages, j'ai eu l'occassion de rencontrer divers outils qui peuvent faire tout une différence dans une classe pour des élèves ayant des besoins particuliers.
Tout d'abord, je tiens à mentionner que l’élaboration des travaux en équipe, ainsi que les apprentissages faits dans ce cours m’ont permis de réaliser à quel point l’évaluation des apprentissages est un aspect très important dans l'enseignement. J'exercerai bientôt cette profession et je suis très contente d'avoir suivi ce cours. C’est en étudiant davantage la démarche évaluative, les notions et sous-notions, les composantes de la compétence, la taxonomie des habiletés, la définition du domaine, les types de connaissances, les six modèles d’intervention en évaluation formative, les échelles de mesure, les types de questions, l’analyse d’items et autres, que j’ai compris l’envergure d’un instrument de mesure de qualité. Nous croyons que l'évaluation est facile à faire mais il y a tellement d'élément à prendre en considération.
En effet, pour qu’un examen soit valide et fidèle, il faut analysé tous les petits détails et faire preuve de réflexivité. Il est important de se questionner et de laisser de côté le lien affectif que nous avons envers l’examen que nous avons initialement conçu. Par exemple, lors du travail trois au laboratoire informatique, mes coéquipières et moi avons constaté, en analysant les données, que notre instrument de mesure était beaucoup trop facile pour les élèves que nous avions préalablement choisis. Nous avons donc inscrit dans notre travail que si nous avions à donner à nouveau cet examen à d’autres élèves, nous prendrions le temps de modifier les questions, afin d’augmenter le niveau de difficulté. Cet aspect de réflexion m’amène à parler des trois travaux que nous avons réalisés en équipe. J’ai constaté que plus il y a de gens à travailler sur un même examen, plus les idées sont nombreuses et donc plus il est difficile de choisir les meilleures parmi celles-ci. En équipe de trois personnes, il est parfois difficile d’être tous en accord, mais je pense sincèrement que le temps que nous prenons pour débattre et s’entendre est d’une richesse remarquable.
En effet, c’est en discutant longtemps et en ajoutant chacun notre couleur que l’on réussi à obtenir consensus et à avoir un examen de qualité supérieure. En procédant ainsi, chacun des items est passé au peigne fin et à sa raison d’être. D’ailleurs, pour revenir au travail d’équipe, j’ai trouvé que cela a été une expérience très signifiante, puisque lorsque nous serons des enseignants, nous aurons à travailler avec d’autres gens (directions d’école, orthopédagogues, techniciens spécialisés, psychologues, etc.), afin d’aider les enfants qui seront dans nos classes. Par contre, nous aurons certainement des opinions différentes et il faudra quand même s’asseoir tous ensemble et s’entendre dans le but de prendre les meilleures décisions pour les élèves en question. Ceci nous demandera de mettre en oeuvre plusieurs habiletés que nous avons eu la chance d’approfondir durant l’élaboration de ces travaux.
Nous entendons constamment au cours de notre BAC qu'il faut faire de la différenciation lorsque nous sommes dans une classe. La seule question qui m'est venue en tête est; Mais qu'est-ce qu'ils veulent dire par faire de la différenciation ? C'est quoi exactement ? J'ai eu toute sorte de définition et ainsi, j'ai fini par me faire ma propre définition, soit « La différenciation pédagogique a pour but de favoriser l'apprentissage de tous les élèves d'une classe. On doit amorcer une démarche de différenciation lorsqu'un enseignant remarque un apprentissage non-optimal d'un élève. ».
Pour mettre en oeuvre la différenciation pédagogique, il est préférable de suivre les cinq étapes suivantes:
Étapes 1
En premier lieu, une analyse de la situation actuelle et de la problématique relative à l'apprentissage des élèves doit être effectuée. Essentiellement, il s'agit de faire l'évaluation diagnostique des composantes et relations de la situation pédagogique. Par exemple, vis-à-vis des difficultés d'un sous-groupe de quatre élèves de 1er cycle du primaire en lecture, Dominique, un enseignant, pourrait se poser les questions suivantes : "Qu'est-ce je connais des attitudes, des savoirs, des démarches d'apprentissage ou des processus métacognitifs de ces quatre lecteurs ? Est-ce que mes interventions pédagogiques sont adéquates pour les aider ? Sont-elles adaptées à leurs préalables et caractéristiques ?" Les supports visuels présentés sont-ils pertinents pour eux ? Ont-ils eu suffisamment de temps pour apprendre ? Effectuée à partir de telles questions, une évaluation diagnostique vise une meilleure compréhension de ce qui entrave l'apprentissage.
Étapes 2
Une fois la situation actuelle bien définie, il est possible de préciser la situation désirée, c'est-à-dire ce que les élèves doivent apprendre et ce qui sera amorcé ou modifié, au sein de la situation pédagogique, pour y contribuer. Une diversité d'actions, d'outils ou de types d'interventions peuvent alors être envisagés : sélectionner certains contenus, modifier les formules pédagogiques, créer un matériel ou un support visuel, ajuster le programme d'activités, varier les modes de regroupement, etc. Par exemple, Dominique ayant constaté que ses quatre élèves en difficulté de lecture ne maîtrisent pas les stratégies d'identification de mots parce qu'il ne les enseigne pas explicitement, pourrait juger désirable d'accentuer l'enseignement explicite de telles stratégies pour que ceux-ci soient capables de les utiliser adéquatement.
Étapes 3
Il s'agit de la planification de l'action. Cette dernière correspond au moment où un enseignant conçoit et se prépare à mettre en oeuvre les modifications jugées désirables à la situation pédagogique. Par exemple, pour Dominique, cela pourrait correspondre à des lectures sur l'enseignement explicite, la préparation de quelques leçons ou au réaménagement de l'horaire pour faciliter des cliniques de remédiation avec le sous-groupe d'élèves en difficulté de lecture.
Étapes 4
L'action correspond à la mise en oeuvre effective des actions planifiées permettant de passer de la situation actuelle à la situation désirée. Dans l'exemple retenu, l'action correspondrait au moment où Dominique enseignerait, de façon explicite, aux quatre élèves ciblés, différentes stratégies de lecture dans le cadre de cliniques de remédiation hebdomadaires échelonnées sur huit semaines.
Étapes 5
Après avoir fait une démarche, il est important de revenir sur ce qui a été fait, soit de faire une évaluation de l'action. Au terme de toute démarche de différenciation pédagogique, il y a lieu d'évaluer l'impact des actions mises en oeuvre sur l'apprentissage des élèves. Toujours en lien avec notre exemple relatif aux difficultés d'un sous-groupe d'élèves en lecture, l'étape d'évaluation de l'action pourrait correspondre au moment où Dominique, après huit semaines, rencontrerait ses quatre élèves pour évaluer leur degré d'acquisition des stratégies d'identification de mots.
Si l'analyse des impacts révèle que les actions mises en oeuvre n'ont pas entraîné l'effet désiré sur les apprentissages des élèves ciblés, il convient d'entreprendre un autre cycle de différenciation pédagogique en lien avec le même objet d'apprentissage. Par exemple, Dominique pourrait décider d'initier un nouveau cycle de différenciation pédagogique pour un des quatre lecteurs dont les difficultés persisteraient malgré les actions initiales mises en oeuvre. Selon moi, une action de différenciation pédagogique peut être située sur un continuum allant de la variation à l'adaptation, selon, notamment, qu'elle s'adresse à un nombre plus ou moins grand d'élèves, qu'elle implique la concertation d'un nombre plus ou moins important d'intervenants ou des modifications, ou non, aux prescriptions du programme d'études.
Quelles sont les conditions gagnantes ?
Les équipes-cycles qui ont participé à la recherche-action soulignent l'importance des éléments suivants pour différencier :
• Une croyance profonde chez l'enseignant ou l'équipe d'enseignants dans la capacité de tous les élèves à apprendre.
• L'importance du travail d'équipe dans lequel s'engagent des enseignants motivés et persévérants.
• Une connaissance précise des caractéristiques et préalables des élèves de même que du programme de formation.
• Un temps de concertation pour échanger, apprendre et créer avec l'équipe de pédagogues.
• La collaboration des partenaires, dont la conseillère pédagogique et la direction d'école, pour guider et supporter l'équipe-cycle.