S'approprier la réalité pluriethnique de la société québécoise et de l'école montréalaise, se sentir réellement concerné dans ses actions pédagogiques, développer les compétences de
l'éducation interculturelle.
Au cours de mon cheminement personnel et professionnel dans le baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire, j'ai eu à me familiariser avec les 12 compétences professionnelles qui dictent la voie que nous devons prendre afin d'être de meilleurs enseignants. Cela a été fait en réponse à la demande faite par le CAPFE, soit le Comité d’Agrément des Programmes à l’Enseignement. Toutefois, le Conseil de module de l’UQÀM étant soucieux d’intégrer dans son programme l’étude des caractéristiques de l’école montréalaise a mis en place une 13e compétence. Évidemment, le principal objectif du baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire est de maitriser l’ensemble des compétences professionnelles. Il y a trois de ces compétences qui sont ressorties étant les plus développées dans mon cas, et ce, à la suite d'un petit test diagnostique un peu du genre «pop test».
Tout d'abord, depuis le plus longtemps que je me souvienne, j'ai toujours vécu dans un milieu pluriethnique. L’ensemble de mes stages et de mes suppléances a été fait dans ce milieu. J’ai également eu la chance de faire de la suppléance dans une école où l’on retrouve des classes d’accueil. J’ai donc eu la joie de faire des remplacements dans ces classes et de vivre des journées instructives autant pour eux que pour moi. J’ai appris tellement de choses lors de ces journées sur mes compétences que sur mes connaissances. De plus, au cours de mon parcours universitaire, j’ai eu la chance de suivre un cours intitulé « Éducation et pluriethnicité au Québec » plus connu sous le sigle d’ASC2047. Ce cours avait pour objectif de nous sensibiliser à la réalité qu’est la société pluriethnique que l’on retrouve dans la grande région métropolitaine. Nous avons été préparés à mieux répondre aux attentes et à être alerte aux besoins des enfants des divers groupes ethniques que l’on peut retrouver dans nos classes. Nous avons aussi acquis des attitudes et des stratégies favorisant l’intégration de tous dans le milieu scolaire québécois. Lors de ce cours, nous avons fait un travail visant l’intégration de tous. Je pense que « s'approprier la réalité pluriethnique de la société québécoise et de l'école montréalaise, se sentir réellement concerné dans ses actions pédagogiques, développer les compétences de l'éducation interculturelle » est une chose très importante à acquérir lorsque nous travaillons dans les écoles montréalaises.
Ensuite, il est important de « communiquer clairement et correctement dans la langue d'enseignement, à l'oral et à l'écrit, dans les divers contextes liés à la profession enseignante ». J’ai remarqué lors de mes stages et de mes suppléances que je porte une attention particulière au français. Je fais donc moi-même attention à cet aspect dans ma vie de tous les jours comme lorsque je fais des interventions auprès des élèves dans le cadre scolaire ou encore lors de mes communications avec les parents de mes élèves. Lors de mes stages, je dois souvent intervenir sur des erreurs commises par les élèves dans leurs communications orales et écrites puisque ces derniers se trouvent dans des milieux plutôt allophones. Je fais aussi des activités afin que les élèves puissent améliorer leurs compétences en français comme des activités de proverbes. Ou encore lors d’un remplacement à long terme que j’ai eu, j’ai fait preuve d’une maîtrise du français en corrigeant les textes de fin d’année de mes élèves. Moi-même, au cours du parcours universitaire qui est prescrit lors du BAC, j’ai fait des cours de français qui étaient hors programme pour parfaire mes compétences. Afin de certifier ces dernières, les étudiants en enseignement doivent faire deux tests certifiant nos compétences en français, soit un test que l’on nomme le TECFÉE ainsi qu’un test de communication orale.
Finalement, il y a une compétence qui est, selon moi, l’une des plus importantes, soit qu’un enseignant doit être conscient qu’il est le passeur culturel de premier ordre. Il joue un rôle très important puisqu’il est celui qui passe le plus de temps avec les élèves dans une journée. Il doit donc faire le passage entre la culture première que les enfants ont et la culture seconde. Selon moi, un enseignant à la responsabilité d’être critique autant à l’égard des matières qu’il doit enseigner afin d’augmenter leurs connaissances qu’envers lui-même. L’enseignant est dans l’obligation de prendre ces distances avec les disciplines devant être enseignées. L’environnement dans lequel un élève évolue est en lui-même un lieu culturel ouvert sur la diversité. Dans le cadre de mon cours de DDM-410A ( Projets pédagogiques (maths, sciences et techno), j’ai eu la chance d’aller au Centre écologique de la Huardière afin d’en apprendre un peu plus sur moi en tant que future enseignante et sur la façon que l’on peut utiliser notre environnement dans la pratique de nos fonctions. J’ai appris énormément d’activités que jamais je n’aurais pensé qu’il était possible de faire même dans un contexte d’une école se situant dans la grande région métropolitaine. Dans le cadre de ce cours, nous avons même eu à faire une situation d’apprentissage où les élèves sont toujours en action tout en apprenant et en augmentant leur bagage de connaissances. Nous avons même eu la chance d’aller la faire vivre dans une classe de 6e année. Nous avons donc pu transformer la classe en un lieu culturel ouvert à la pluralité dans un espace de vie commun. Effectivement, nous avons été dans un parc tout près de l’école afin de faire vivre aux élèves une activité de quadrat. Ils ont pu observer attentivement la diversité qui les entoure. Les connaissances à acquérir avaient toutes été sélectionnées préalablement. Nous avons donc pu mettre en application notre compétence. Toujours dans le cadre de même cours, j’ai eu à faire une rétrospective de ma compétence 1. Nous l’avions mis en jeu lors de nos activités et donc j’ai pu voir la progression que j’ai faite depuis le tout début de mon baccalauréat qui a débuté il y a de cela environ 4 ans. Par conséquent, je suis une personne qui aime bien élargir ses horizons, soit de par la visite de musées et de pièces de théâtre. Les voyages sont mon petit pêché mignon que je compte continuer de faire, car ils enrichissent mon propre bagage culturel. Ils me permettent aussi de m’ouvrir sur d’autres cultures auxquelles je pourrais faire face au cours de ma carrière.
Durant la session automne 2016, j'ai assisté à la conférence de Richard Moisan. Tout au long de sa présentation, celui-ci a fait référence à deux types de culture. D'abord, la culture première qui vient de la maison (parents, centre d'accueil). Ensuite, la culture seconde qui représente la culture à l'école. Il mentionnait que l'élève arrive à la maternelle avec un bagage culturel qui lui est propre (culture de la maison). Par contre, tout dépendamment du pays d'origine, ce bagage culturel peut être vraiment différent d'un enfant à un autre. C'est pour cette raison qu'il faut toujours adapter nos interventions en classe en fonction de la pluriethnicité. Il faut prendre le temps de tout expliquer et ne pas prendre pour acquis que les élèves devant nous connaissent tout, même si certaines choses sont évidentes pour nous. Par exemple, si je fais une expérience en sciences avec de la neige et que j'ai un élève qui arrive d'Afrique, je devrai lui expliquer ce que c'est de la neige, car il ne sait probablement pas c'est quoi. Dans le même ordre d'idées, si j'organise une fête de Noël, je devrai expliquer qu'est ce que ça représente Noël pour que les élèves qui ont un bagage culturel différent puissent comprendre.
Par ailleurs, dans sa conférence, Richard Moisan nous a présenté l'organisme pour lequel il travaille qui s'appelle Une école montréalaise pour tous. Cet organisme a pour mission de «contribuer à la réussite éducative de tous les élèves issus des milieux défavorisés montréalais». Je vous laisse le site Internet ci-dessous, mais de manière générale Une école montréalaise pour tous offre gratuitement des projets culturels aux élèves défavorisés afin «d'enrichir le bagage d'expériences culturelles des élèves» et de «reconnaître et de légitimer leur bagage culturel». De plus, cet organisme travaille beaucoup avec l'équipe-école et les familles, afin d'offrir les meilleures expériences possible aux élèves. Dans mes trois derniers stages, j'ai plus ou moins été en contact avec des élèves défavorisés, alors j'étais contente d'en apprendre davantage sur eux et de voir qu'un organisme comme celui-ci peut les aider à vivre de belles expériences culturelles.
Bref, j'ai trouvé cette conférence très pertinente et intéressante. Je le savais déjà, mais cette présentation m'a encore plus fait réaliser à quel point il est important de s'adapter à la pluriethnicité dans nos classes et donc à tous les petits cocos différents que nous avons devons nous. Il ne faut pas avoir de préjugés, et comme monsieur Moisan l'a si bien dit «les élèves ont tous les mêmes capacités d'apprendre».
http://www.ecolemontrealaise.info/
Je tenais à partager avec vous une expérience que j'ai pu vivre à plusieurs reprises depuis que je fais de la suppléance. J'ai bien aimé l'expérience, mais j'étais loin de me douter ce qui m'attendait. Puisque dans les classes d'accueil, les enseignants reçoivent à tout moment au cours de l'année de nouveaux élèves, lors de mes remplacements, j'ai eu à me débrouiller afin de me faire comprendre par les «petits nouveaux», car très souvent, ces derniers ne parlent pas français. Il est très important de ne pas laisser ces élèves de côté. Il ne faut pas se décourager face à ce défi qui se présente devant nous puisque nous pouvons découvrir de vraies petites perles d'enfants. Je crois que parfois nous sommes déboussolés face à la classe qui se présente devant nous, et ce, car on ne nous prépare dans aucun cas à cela lors de nos cours à l'université.